Ce texte, originellement intitulé The Fox and the hounds, fait partie des éléments de background que FanPro met à disposition sur le site officiel dans la partie Shadowrun Missions. Il apporte un éclairage intéressant sur le métier d’arrangeur.
>>>>>Il semble que Zoe ne soit pas la seule personne qui cherche à obtenir des infos sur diverses personnes qui travaillent dans les ombres. Le fichier qui suit m’a été envoyé par l’ami d’un ami… De toute évidence, l’un de ses camarades a, à l’occasion, laissé un micro ouvert dans le bureau, et l’équipe a eu la possibilité d’écouter un entretien vidéophonique entre leur arrangeur, qui se fait appeler « Renard », et un journaliste anonyme. Bien que cette interview soit dérangeante par certains aspects, il est vital que ceux qui travaillent dans les ombres sachent de quoi il retourne avec leur arrangeur. Tous ne sont pas comme Renard, mais beaucoup s’en rapprochent suffisamment pour que les gars prennent le temps de s’interroger sur ce qu’un arrangeur peut retirer d’une affaire. Les questions n’ont pas d’importance et peuvent être facilement déduites des réponses si éloquentes données par Renard… Ce qui EST important est que Renard est un arrangeur montant sur la scène de Seattle, et qu’il a engagé de nombreux talents locaux ces derniers temps. Si vous bossez sur Seattle, et que vous ne faites pas partie d’une équipe permanente, alors il y a de chances que Renard vous contact pour monter une équipe…
>>>>>Captain Chaos
Mon nom… Eh bien, disons que vous pouvez m’appeler « Renard. »
Mon boulot, c’est du service public. Je prends soin de choses…
Ou, tout du moins, je m’arrange pour qu’on s’occupe de choses pour des gens qui ne peuvent pas s’occuper de ces choses par eux-mêmes… quelle qu’en soit la raison… essentiellement parce que ces gens veulent garder les mains propres. Je me salis les mains à leur place. C’est mon lot. Vivre avec les mains sales.
Oui, vous pouvez considérer que je suis un arrangeur.
>>>>>J’ai travaillé pour Renard plusieurs fois. Ok, il est pas toujours facile en affaire, mais il a toujours été réglo avec moi.
>>>>>Chipster
L’avantage, c’est que ça rapporte gros… Bordel… pourquoi je ferais ce job si ça rapportait pas. Les Nuyens coulent à flot. Des Nuyens sonnants et trébuchants. Et puis il y a tous les putains d’avantages qui viennent avec : les femmes… les virées… les puces… tous ce qu’un mec peut désirer. Et pour couronner le tout, j’évolue bien mieux sur la ligne que les pauvres gars que j’envoie courir les ombres pour moi.
Quelle ligne… Ahhh…la ligne qui sépare les corpos des abysses de la rue. J’évolue dans les deux mondes…
Ok, il y a bien des runners qui tentent de suivre cette ligne… mais il y en a peu qui arrivent à maintenir l’équilibre. Après tout, est-ce que je les paie pour qu’ils deviennent indépendants ? Je ne crois pas…
Même si je déteste l’admettre, j’ai besoin d’eux… ok, il en vient par dizaine… quand l’un est trop inexpérimenté ou trop délicat pour mener une course, il y en a dix derrières qui attendent que je leur donne leur putain de chance de se faire un nom. C’est ça que les runners en retirent… une réputation… Je dois admettre que certains des runners que j’utilise sont bons – très bons – mais ça veut dire que plus ils deviennent bons, plus il faut que je les économise, que je ne les mette pas dans des situations dangereuses à moins que je n’ai vraiment besoin d’eux. Est-ce qu’un sénateur de la Rome antique enverrait ses meilleurs gladiateurs se battrent à mort à chaque fois qu’il se rend au Colysée ? Putain, non ! Pas s’il est intelligent… Tu économises ceux dans lesquels tu as investit jusqu’à ce qu’ils aient suffisamment faim pour une nouvelle tuerie. Jusqu’à ce qu’ils ne puissent pas faire sans un nouveau job. Jusqu’à ce que j’ai vraiment besoin d’eux. C’est un cercle vicieux… mais c’est le monde dans lequel nous vivons.
Certains de ces crétins flambent tellement qu’ils se retrouvent à vivre dans la rue quelques semaines ou même quelques jours à peine après leur dernière paie confortable. Ils grillent leurs nuyens dans toutes sortes de jouets. J’ai connu des runners qui avaient, littéralement parlant, des dizaines et des dizaines d’armes, de tous les styles et tailles imaginables, qu’ils planquaient dans des chambres fortes climatisées hermétiquement closes et dissimulées. Et qu’est-ce qu’ils emmènent quand je les envoie sur un run ? La même vieille pétoire qu’ils ont achetée à l’époque de leurs débuts dans le métier. Mais qui suis-je pour me plaindre parce qu’ils foutent en l’air les nuyens que je leur donne dans ce genre d’excentricités ? En plus, j’en récupère une partie la plupart du temps ! C’est un job merveilleux…
>>>>>Même si Renard marque un point, il y a aussi ces runners, dont je fais partie, qui n’utilisent jamais deux fois le même flingue. Quand une mission est terminée, les téléphones portables, les flingues, et tout ce qui a été utilisé pour le job et qui est remplaçable est haché, découpé, cassé, mis dans des sacs en plastique et balancé dans une décharge ou au fond d’un lac. Pour sûr, ça ajoute aux coûts du run d’avoir à racheter de l’équipement à chaque fois, mais je cours les ombres depuis bien plus longtemps que la plupart d’entre-vous, et c’est parce que je suis prudent – il n’y a rien qui permette de remonter jusqu’à moi !
>>>>>Fayd
Je le leur donne, et ils me le refilent aussitôt…
Ce que je veux dire, c’est que la plupart des runners n’ont jamais eu de SIN et s’ils en ont eu un, ça n’est plus prudent qu’ils l’utilisent à nouveau. Alors, ils viennent me voir parce qu’ils cherchent quelques friandises difficiles à trouver, ou autre chose – et si ce n’est pas moi qu’ils viennent voir, qui à votre avis s’occupe de fournir les étales du coin avec les trucs qu’on peut trouver si on connaît les bonnes personnes et les bons endroits ?
Les meilleurs runners ?
Les meilleurs sont ceux que tu prends en main quand ils sont encore des chiots. Tu les élèves et tu les façonnes en fonction du potentiel que tu détectes chez eux. Manipulateur ? Ouaips, on peut dire ça. Mais on est pas dans un jeu pour gamins… c’est mortellement sérieux. Certains sont des petits voyous ou membres d’un gang, d’autres sont justes des gosses ou des exclus. Parfois, ce sont des types issus de corpos ou des mercenaires occasionnels. Je récupère des petites frappes et je les transforme en outils. Certains sont des outils très spécialisés. D’autres sont plutôt du genre « marteau à tout faire ». Mais c’est ce qu’ils sont : des outils. Des Johnsons viennent me voir avec un contrat. J’étudie le contrat et le budget négocié, ensuite, je regarde dans ma boîte à outils et je choisis le meilleur assortiment pour que le boulot soit fait…
>>>>>Pour les runners qui ne travaillent pas régulièrement avec une équipe particulière, ce genre d’approche peut tourner à leur avantage. Si tu connais tes collègues seulement de réputation, où parce que tu bosses avec eux occasionnellement, tu risques pas de compromettre ta planque ou tes petits secrets.
>>>>>Anoni Mouse
Jamais… Je ne révèle jamais aux runners la valeur réelle d’un contrat, et n’importe quel arrangeur digne de ce nom garde ce genre d’infos pour lui. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une organisation orientée profit. Plus je peux en piquer aux runners, plus le run sera rémunérateur pour moi… Bien sûr que c’est juste… Réfléchissez, croyez-vous que les boîtes à qui vous achetez des produits vous les vendent à leur coût réel ? Bien sûr que non… Si tous les drones du monde savaient ce que valent leur pitoyable existence à se taper nos corvées, même le plus faible d’entre-eux serait en train de semer la terreur dans les rues…
Après avoir comparé le contrat et le budget, je regarde dans ma boîte à outils et je choisis l’outil qui sera le plus efficace pour atteindre le résultat auquel je me suis engagé.
Parfois…
Ce que vous devez comprendre, c’est que tout dans ce boulot repose sur le principe de se salir les mains et parfois les gladiateurs qui vont au Colysée y sont envoyés pour mourir. Comme je vous l’ai dit, c’est un cercle vicieux et les runners sont tout en bas de la chaîne alimentaire. Tout dépend de ce dont les gros bonnets des corpos ont besoin. Parfois, c’est d’un sacrifice – parfois, c’est plus à l’avantage du runner. J’ai aussi mes propres considérations, et elles sont parfois à l’avantage des runners, et parfois non… Bien entendu, les runners ont eux aussi leurs propres considérations. Mais ça, ce n’est pas mon problème.
>>>>>Quel pourri ! Je croyais que les arrangeurs étaient sensés prendre soin de leurs runners !!?
>>>>>Ignor Aunt
>>>>>Les arrangeurs ne sont pas là pour être vos mères ou vos baby-sitters… Vous devriez tous savoir que lorsque ça part en vrille, tout le monde cherche ceux qui ont exécuté le contrat. Si vous retenez ça, ainsi que la façon dont les personnes avec qui vous bossez réagiront, vous saurez à quoi vous attendre et vous pourrez vous y préparer. Quoiqu’il arrive, le boulot doit être fait, ou vous perdrez votre réputation, mais au moins vous pourrez vous préparez au pire.
>>>>>Socio Pat
Donc, je regarde dans ma boîte à outils et je choisis les outils appropriés pour le job ; ensuite, je les envois régler le problème qui m’a été soumis, quel qu’il soit. Parfois, les outils finissent par penser qu’ils sont mal utilisés. Ce n’est pas vraiment un problème. Au final, ils ont toujours plus besoin de moi que moi d’eux, et ils sont conscients qu’ils peuvent être remplacés à tout moment.
La plupart du temps, ce dont on a besoin est quelque chose que les runners sont le moins capable de fournir : l’invisibilité.
Non. Je ne parle pas de quelque chose de mystique. Je parle de professionnalisme. Je parle d’un run totalement indétectable. Le run parfait est celui dont la cible ne s’aperçoit jamais qu’elle est le sujet de l’attention de personnes autres que ses actionnaires. Il y a quelques runners précieux qui comprennent vraiment ce simple concept.
– sonnerie –
Vous allez devoir m’excuser, j’ai un appel sur une autre ligne. Les affaires ne s’arrêtent jamais…
Au revoir !
– click –
Bonjour… M. Johnson je suppose. Oui Monsieur, et en quoi puis-je vous être utile aujourd’hui ?
Document créé à l’origine par C. Paul « Granite » Douglas et publié sur shadowrun.fr le lundi 9 mai 2005 par Julien Le Marinier.
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